mercredi 11 septembre 2019



Nocturne (I)
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Par delà l'océan qui ondule en l’éther
Parait un blanc nuage aux douceurs familières
Chacun de ses élans ainsi qu'un fin vêtement
Semble naître et mourir au gré de l'harmattan

Elle part au matin, elle arrive la nuit
Comme si accablée par le temps qui ne sait
Ni répit ni repos et qui toujours s'enfuit
Elle avait d'autres lieux où tisser ses méfaits

Mais je sais, fleur de lys que tu baignes ta chair
Dans une seule cuve où les larmes de ceux
Qui un jour ont cru voir un autel en tes yeux
S'évaporent et jamais ne rejoignent la mer.

Ô divine maîtresse je sais où j'irai
Si toujours j'idolâtre ta triste parole,
Je mourrai en voulant atteindre ton sommet
Et mon sang se perdra dans ta mare d'oboles. 





Liberté
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J'ai le droit de nouer mes cheveux en de fines tresses de la couleur de la nuit en été
Et de porter haut la latitude de mes rêves
Et si je crie contre les murs ce n'est ni la violence 
ni ma nature étrangère qui me poussent
mais ma liberté d'exister

J'ai le droit de tisser les pans de mes doutes en des pagnes de la couleur de l'automne
Et de manger de mes mains des nsafus amers
Et si je veux demain saisir le temps que tu laisses filer
pour contempler le ciel depuis ta position
laisse moi faire
C'est ma liberté d'exister


J'ai le droit de fleurir la tombe de mes ancêtres de la couleur de la neige en hiver 
et de consacrer la terre sèche qui a vu naître mes souvenirs
et celle plus douce qui a porté mon ombre
au rang des merveilles 
Je ne suis ni d'ici ni de la bas
et si je pleure, l'eau qui saoule mes pays 
fait éclore des printemps semblables
qui dans leurs hauteurs se rejoignent et éclairent ici-bas
ma liberté d'exister



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Ici bas les toiles de lin ondulent calmement 
Aux fenêtres les femmes dessinent des angles édulcorés 
Nous ne courons plus, rassasiés par des hautes couleurs 
Qui terminent leur envol a la cime des arbres

L'été déroule ses derniers pans
Feu ! L'automne épanche sa coulée
Et repend sur les toits la douceur de la mort

Un jour j'irai t'etreindre Avallon
Et le lin continuera d'onduler  
Et les femmes feront des angles plus doux 
Je contemplerai de ma hauteur la vieille Garonne 
Qui poursuit toujours sa cadence 
Un deux, un deux,
Trois 
jours après je reviendrai