Ides d'Arès
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Par-delà votre ciel se balance l’épée
Qui forgée de vos mains prend l’aspect d’un enfant.
Gare au faible perçant ! Imparties les années !
Par la lame mourra, ou par un nœud coulant.
Donc déchu moi fils roi, le dit « petit maudit »
Tète mamelle infâme éloigné de ses pairs
Ourdissant par les dieux le destin alloti
Grandissant le courroux à l’ombre de Mégère.
Ainsi qu’on laisse aller sur ma face étrangère
Les sillons méconnus des aïeux éloignés
Et qu’ils me montrent alors la route familière
Qui croise mon destin et celui du passé.
J’irai t’assassiner, toi mon père abhorré
Accourant à Thèbes-ra pour mieux t’y enterrer.
Ces bras-là et leur sang que le stupre maudit
Je viendrai les punir et me punir aussi.
Enfin j’irai chez nous, te visiter Meter
Te voir user nos liens pour enserrer ton corps.
Balançant exsangue ainsi qu’épée de chair
Au-dessus de la couche et par-delà ta mort.
Tu resteras encore ombrageant le destin
Sur les années venant de tes nombreux enfants
Qui ainsi que l’oracle prédit sibyllin :
Par la lame mourront ou par un nœud coulant !